La manufacture Brun de Vian-Tiran crée une collection en upcycling
A l’heure où certaines marques découvrent les vertus de l’éco-responsabilité et de la fabrication locale ou parlent « relocalisation », Jean-Louis Brun, qui co-dirige la Manufacture Brun de Vian-Tiran avec son père Pierre Brun, constate amusé à quel point l’entreprise familiale est moderne. Une entreprise ancrée dans son territoire qui rime avec durabilité, proximité et faible impact.
Premier transformateur français des laines de France, l’entreprise promeut la laine et les fibres naturelles. Elle s’enorgueillit d’un partenariat de 30 ans avec les éleveurs de Mérinos d’Arles. Le travail de sélection et l’expertise de chacun, à commencer par celle indispensable des négociants, a permis d’obtenir un Mérinos d’Arles de 19 microns de diamètre au lieu de 21-22 microns pour les laines les plus fines d’Europe.
« Nous avons réalisé un audit RSE en 2018, afin de voir ce que nous pourrions améliorer. En réalité mon père Pierre Brun et mon grand-père sont des précurseurs. Nous avons fait de longue date le choix d’une matière première et d’une production écologiques. Depuis l'élevage, très éco-responsable puisque les moutons pâturent sur des terres au repos ou des vignobles en agriculture biologique, en passant par le transport, par voie maritime, la fabrication d’un châle en Alpaca Brun de Vian Tiran est infiniment peu impactante en termes de bilan carbone. C’est de l’ordre de 80 fois moins que le steak que les français consomment 3 fois par semaine. » En outre la couleur se fixe en totalité sur la fibre, le procédé de teinture est extrêmement vertueux et l’entretien de cette fibre naturelle, comme la laine, nécessite peu d’eau et de détergents.
Durables, les produits Brun de Vian Tiran ont un cycle de vie très peu impactant. L’entreprise s’est néanmoins engagée dans la certification Oeko-Tex, label reconnu par les consommateurs.
Quand on lui parle d’innovation, Jean-Louis Brun répond que la modernisation de l’entreprise et de son outil est indispensable pour conserver la compétitivité. « Les cardes semblent identiques à première vue, mais derrière il y a un concentré d’électronique et de technologie ».
Un site marchand complète depuis dix ans la vente en boutique sans la concurrencer. Ce choix s’est avéré indispensable lors du confinement. L’entreprise fait évoluer sa communication avec une présence en ligne accrue sur les réseaux sociaux. La collection annuelle est dorénavant présentée en deux temps, afin de rendre plus visible et temporelle l’offre par saison.
Jean-Louis Brun a noué il y a 6 ans un partenariat avec l’ENSCI, conquis par la qualité de leur enseignement et des talents qui en émanent. « La rencontre de la laine, de l’école et de la manufacture crée une véritable émulation. Un défi pour les étudiants face à cette matière vivante, dont le travail sur armures et coloris nourrit les créations de l’entreprise ». La dernière collection a connu un véritable engouement et permet de rajeunir l’image de la marque.
Le dernier projet novateur, qui concerne l’upcycling ou surcyclage, témoigne de l’engagement de l’entreprise et de son ancrage dans le territoire. Si le sujet est dans l’air du temps, Brun de Vian Tiran génère en réalité peu de déchets et réutilise déjà les chutes de ses produits en les effilochant. Sacs, trousses, coussins, … une micro-série d’objets uniques est née de la rencontre avec une designer, Pauline Ricard-André. La collection issue des "Chefs de pièce", extrémités des pièces de tissus, de Tapis d'Avignon, de couvertures et de plaids, est confectionnée par une association pour l'accompagnement socio-professionnel et l'insertion des personnes éloignées de l'emploi. Les produits seront proposés à la manufacture et les catégories d’articles sont visibles en ligne.
Contact : Anne-Laure Milhe