Cette étiquette est le fruit du travail collaboratif pour construire l'affichage environnemental des produits d'habillement en France
En 2023, l’affichage environnemental deviendra progressivement obligatoire en France pour les produits textiles d’habillement afin que les français puissent connaître l’impact environnemental des vêtements qu’ils achètent.
Aidez-nous à construire cet affichage environnemental afin qu’il réponde à vos attentes et à vos interrogations en tant que citoyen et consommateur, pour bénéficier d’une information simple, pédagogique et pertinente.
Comment ? Nous vous proposons d’exprimer vos souhaits en répondant à ce questionnaire.
Ces travaux sont menés par l’UIT (Union des Industries Textiles) dans le cadre d’un appel à propositions lancé par l’État pour construire cet affichage. L’UIT y répond et propose avec un collectif de 19 marques et le bureau d’étude La Belle Empreinte, l’étiquette que vous avez découverte.
Vous trouverez ci-après des explications sur les informations figurant sur cette étiquette, et les raisons pour laquelle nous l’avons conçue de cette manière.
> Plus d'informations sur les participants
Notre proposition d’affichage environnemental s’appuie sur 5 prérequis
Pour permettre à un grand nombre de marques d’indiquer l’impact environnemental de leurs vêtements et aux consommateurs d’identifier les pièces avec le plus faible impact environnemental, l’affichage environnemental doit suivre les 5 règles suivantes :
- Simple à comprendre pour le consommateur mais pas simpliste
- Facile à mettre en œuvre pour les entreprises
- Différenciant pour les produits
- Transparente
- Accessible et évolutive.
Pour une étiquette environnementale qui dévoile la traçabilité et l’impact de vos vêtements
L’affichage environnemental prend la forme d’une étiquette en trois parties qui couvrent :
- l’empreinte carbone du produit et l’impact environnemental global calculé à partir de 12 indicateurs environnementaux, comparés au même produit fabriqué dans les conditions moyennes mondiales ;
- la traçabilité du produit qui comprend la composition de matières écoresponsables et le pays des étapes de production de la matière, de filature, de tissage ou tricotage, de teinture et de confection ;
- les labels & certifications du produit et de la marque.
Du produit mondial actuel comparatif aux objectifs des Accords de Paris
Aujourd’hui 97% des produits de l’habillement en France sont importés et fabriqués dans les grands pays producteurs du textile : Chine, Inde, Bangladesh, Pakistan, Turquie… avec un impact environnemental fort.
Dans l’affichage environnemental tel que nous le proposons, nous comparons l’impact du produit que vous vous préparez à acheter à celui d’un produit mondial représentatif "équivalent". Ce produit fictif correspond à un produit aux caractéristiques similaires , mais qui a été fabriqué ailleurs dans le monde selon les données de production mondiale moyennes :
- il est fabriqué dans les grands pays producteurs de textile, suivant le circuit de transport les procédés de fabrication les plus fréquents ;
- il comporte des caractéristiques techniques équivalentes : il pèse le même poids et utilise la même catégorie de fibres (coton, lin etc.) que le produit que vous avez en mains, mais il ne contient ni matière recyclée, ni matière certifiée (issue de l’agriculture biologique).
Par exemple, l’image ci-dessus présente la traçabilité d’un jean "Paul” et du comparatif suivant la fabrication mondiale actuelle. Le produit pèse 500 g et est composé de 70 % de coton et de 30 % de coton certifié biologique de Chine. Son équivalent standard est composé lui de 100% de coton conventionnel. Le tissage du jean étudié est réalisé en France; celui du produit de fabrication mondiale est réalisé dans les grands pays mondial de tissage.
Ce comparatif avec un produit équivalent de « fabrication mondiale actuelle » est un point fort original de notre méthode. Il rend l’affichage environnemental plus juste et plus précis. Par exemple, situer un article par rapport à son équivalent de même poids plutôt que par rapport à une catégorie est particulièrement important dans le secteur textile qui compte une infinité d’articles de poids tous différents.
Concernant l’indicateur carbone, l’industrie du textile émet chaque année dans le monde 1,2 milliard de tonnes équivalent CO2 , soit 2 % des émissions globales de gaz à effet de serre. En signant les Accords de Paris, les pays se sont engagés à limiter la hausse de la température moyenne à 2°C. Avec la Stratégie Nationale Bas Carbone, la France s’est engagée à diviser par 4 ses émissions de CO2 à l’horizon 2050 par rapport à 1990.
Pour y parvenir, les marques de textile peuvent mettre en œuvre des démarches d’écoconception, par exemple en relocalisant des étapes de production en Europe, en revalorisant des produits en fin d’usage ou en reculant des vêtements.
De leur côté, les Français peuvent acheter moins de vêtements et des vêtements avec de faibles impacts environnementaux. L’affichage environnemental peut vous aider à faire votre choix parmi tous les vêtements du marché.
Les 2 indicateurs environnementaux de l’affichage : impact carbone et impact environnemental global
L’impact environnemental est exprimé et présenté sur l’étiquette grâce à deux indicateurs d’impact :
- L'impact carbone, indique la quantité d’émissions de gaz à effets de serre émis tout au long du cycle de fabrication et de vie du produit et du produit comparatif. Un pourcentage explicite la différence d’impact carbone entre ces deux produits.
- L'impact environnemental global est indicateur agrégé à partir de 12 indicateurs environnementaux comme l’impact carbone, l’épuisement des ressources en eaux et l’utilisation de ressources fossiles (voir plus bas). Le pourcentage indique la différence entre le produit et son comparatif de fabrication mondiale actuelle.
Cet exemple d’étiquette présente les impacts environnementaux du jean "Paul."
- Sur tout son cycle de vie, ce jean émet 10 kg d’équivalent CO2 alors que le produit comparatif en émet 30 kg, soit une réduction de 65 % des émissions de carbone du produit.
- Sur un ensemble de 12 critères (incluant notamment les émissions de CO2, la consommation d’eau et la pollution de l’eau) le jean a un impact inférieur de 66 % par rapport au jean de fabrication mondiale actuelle.
Comparons maintenant l’étiquette du Jean "Paul" à celle d’un jean "Pékin" dont la fabrication a lieu en Chine.
L’indicateur environnemental global
L’indicateur environnemental global est construit à partir de 12 indicateurs, normés et pondérés, définis par le référentiel européen PEF (Product Environmental Footprint).
Les 12 indicateurs inclus sont :
- Changement climatique
- Particules
- Épuisement des ressources en eau
- Utilisation de ressources fossiles
- Utilisation des sols
- Utilisation des ressources minérales et métalliques
- Appauvrissement de la couche d’ozone
- Acidification
- Formation d’ozone photochimique
- Eutrophisation terrestre
- Eutrophisation marine
- Eutrophisation des eaux douces.
Certains indicateurs du PEF ont été écartés en raison de leur manque de fiabilité.
Les participants à l’expérimentation
Les travaux sont portés par l’UIT et pilotés par la Belle Empreinte en collaboration avec 19 marques parties prenantes du projet de méthode alternative. Ces marques participent aux réunions, nous font part de leur expérience et testent l'affichage environnemental ainsi que d’autres méthodes sur leurs produits afin d'enrichir les travaux.
- L’Union des Industries Textiles (UIT) est le porte-parole de l'industrie textile en France. Elle rassemble 23 syndicats textiles régionaux et de branche , représentant 2200 entreprises sur tout le territoire et sur toute la chaîne de production, de la transformation de la matière première à la teinture ;
- 19 marques du textile : 1083, 3D-Tex, Armor Lux, Atelier Tuffery, B Solfin , Balas textile, Eminence, Kraft, L’Ascenseur Confection, Le Slip Français, Les Tissages de Charlieu, Loom, Maison des Canuts/Philéone, Manufactures des Layette et Tricots, Missegle, Okaïdi, Regain, Sedem SAS, UTT Yarns ;
- La Belle Empreinte, bureau d’étude spécialisé dans le textile qui accompagne les particuliers et les marques vers des objets qui font du bien à la terre, aux emplois et aux clients notamment grâce à sa plateforme de traçabilité et de calcul d’impact ;
- Vous ! En répondant au sondage pour donner votre avis sur l’étiquette.
La méthodologie
La méthodologie utilisée pour cet affichage environnemental reprend le socle technique de l’ADEME pour l’analyse de cycle de vie (ACV) des pièces d’habillement mais modifie les formes d’affichage et d’utilisation des données. La Base IMPACTS® est la base principale de données utilisées, qui peut être complétée par d’autres bases de données disponibles (françaises et/ou européenne) en cas d’absence de données. Pour les données spécifiques, la Belle Empreinte accompagne les marques dans leur collecte. Les impacts sont calculés et les étiquettes produites avec le logiciel de la Belle Empreinte, certifié par l’ADEME.